Article dans le Moniteur universel

Admin Nombre de messages : 368 Date d'inscription : 14/06/2007

Ce matin dans les colonnes du Moniteur Universel, on put lire un article rédigé par le député Gustave Cadert.

Citation :: Ce 22 février, Français, sera un jour à jamais marqué par l'honneur et la grandeur de la nation, et cet événement sera narré, j'en suis sûr, aux générations suivantes, comme le fut le serment de Tyndare ! Comment ne pas sentir cette transcendante exaltation lorsque d'une seule voix l'assemblée a décidé de garantir, de préserver l'honneur de la patrie, en poursuivant la guerre contre la Prusse ? Comment ne pas la sentir lorsque tous dans l'hémicycle se sont levés comme un seul homme pour acclamer cette décision ?

Tous ont réussi à dépasser le pessimisme exagéré de ceux qui avançaient l'état des troupes, les défaites, de ceux qui, ne voulant pas comprendre que les quelques batailles gagnées contre les Prussien ne gravent pas leur victoire dans le marbre, mais plutôt qu'elles inscrivent leur infamie, veulent humilier la France, lui assénant un nouveau coup de poignard. Mais n'écoutons pas ces derniers, ne voyez vous pas en effet français que la victoire , tel le timide soleil printanier, darde ses rayons nourriciers, faisant germer en nous une ardeur patriotique. Cependant, avant de pouvoir se désaltérer dans l'oasis victorieuse, il faudra connaître l'ardeur glacial d'un désert de privation, de lutte acharnée, de difficultés, de morts, mais ne craignons pas cela, car en nous coule ce sang flamboyant, véritable torrent glorieux, celui de nos aïeux qui mirent l'Europe à leur pieds !

Armons nous de fusils, de balles, de mitrailleuses, mais aussi de pugnacité, de résolution, de patriotisme, car les sentiers victorieux sont longs, harassant, périlleux.

Néanmoins, nous pouvons espérer que ce combat ne soit pas seulement le nôtre, car, en effet, dans l'Europe, qui ne méprise pas les teutons ? Des Tzars de toutes les Russies, qui verraient d'un mauvais œil la naissance d'une puissance à l'est, de la double monarchie austro-hongroise qui souhaiterait retrouver sa position hégémonique dans une nouvelle confédération germanique, qui n'a pas une raison de combattre la Prusse ?

La glorieuse France de 1804, celle qui plébiscita Napoléon Ier, celle qui prenait les armes pour irradier l'Europe de sublimes réformes, celle qui nous fit rayonner, celle qui fit lever le soleil d'Austerliz, celle que nous devons à jamais honorer tant elle a fait pour notre siècle, est de retour des limbes du passé, en nous français !