Dans les villes de province encore libres des petits groupes de paysans et d'artisans se sont groupés en milice et demandent des armes, les préfets républicains peinent à confier dans les mains des plus sûrs alliés de l'Empereur exilé des armes qui pourraient se retourner plus tard contre la république. Là où ils ont cédé des échauffourées ont parfois survenus entre factions politiques mais la situation a réellement dégénérée dans les cas où les fonctionnaires ont refusé d'octroyer les armes aux citoyens patriotes.
A Paris la même situation a été observée avec beaucoup plus de violence. Les citoyens des faubourgs voient déjà défiler dans leurs rues les régiments prussiens, prudents et suspicieux. Le peuple demande des armes, Paris est rouge contrairement aux campagnes et cette fois ci le Préfet s'oppose carrément à suivre les ordres du gouvernement. La foule est déchaînée ressentant cette décision comme un coup de poignard dans le dos alors que les allemands sont sur le point de pénétrer dans les capitale.
Les mairies d'arrondissement, les postes de gendarmerie et les dépôts d'arme ont été pris d'assaut, les armes arrachées des mains des gendarmes. Paris s'est senti trahi par une assemblée qui a longtemps hésité à poursuivre la guerre et qui décide maintenant de les en écarter. On dit même dans les cafés que l'assemblée serait à la botte du comte de Chambord, quand ce n'est pas de Napoléon III lui même. Les thèses les plus saugrenues s'enchaînent aux comptoirs de la cité où les citoyens fébriles attendent le début des combats avec impatience.
Dans la capitale les affrontements ont fait plusieurs dizaines de morts mais force est de constater que face à la violence de la foule la troupe a fini par céder. Un climat de révolution s'empare de la ville qui entend bien résister au siège. Les forces gouvernementales quant à elles tiennent solidement les murailles et les forts entourant Paris et même si quelques replis sont à signaler dans les faubourgs la ville est loin d'être prise.
Aujourd'hui on parle même d'émeute à Lyon et Strasbourg où les autorités n'ont pourtant opposées aucune résistance à l'ardeur des aspirants Francs Tireurs.
Des jeunes gens se battent avec les vieillards pour savoir qui obtiendra le plus beau fusil et les hommes se pressent dans les gares pour partir au Front.
Le climat est littéralement explosif et la situation semble prête à dégénérer à tout moment d'autant plus que ces combattants irréguliers sont rarement encadrés et parfois même aucun officiers de l'armée gouvernementale n'est là pour les diriger.
Dans les provinces on entend souvent les cris de "Vive l'Empereur ! " " Qu'on nous rende Napoléon!" "A bas les assassins! A bas la république!"
A paris le son de cloche est différent et le patriotisme se cristallise surtout autour du peuple et des travailleurs qui réclament le renversement du gouvernement Thiers.
Partout en revanche les miliciens réclament la tenue de nouvelles élections afin d'évincer le gouvernement pacifiste et monarchiste. La paranoïa s'installe et la possession d'arme rend les gens plus méfiants et violents.
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Lun 7 Juil - 19:40