Le Salon Delacroix

Le peintre Eugène Delacroix fut choisi en 1834 par Adolphe Thiers, alors ministre de l'intérieur, pour décorer ce lieu conçu par Jules de Joly, architecte de la Chambre des députés.
Ce choix suscita quelques remous mais très rapidement, on assistait au retournement de l'opinion, séduite par cette réalisation remarquable. On peut voir au plafond et sur la frise voisine la représentation des thèmes de la Justice, de la Guerre, de l'Industrie et de l'Agriculture.
Sur les pilastres sont personnifiés les mers et les fleuves de France : l'Océan, la Méditerranée, la Seine, le Rhône, la Garonne, la Saône, la Loire et le Rhin. Autrefois, le Roi Louis-Philippe venait officiellement ouvrir les sessions de l'Assemblée dans ce salon et siégeait sur un trône installé dans la niche en arrondi, usage auquel la République a évidemment mis fin. Aujourd'hui, en raison de sa situation par rapport à l'hémicycle, le salon Delacroix est emprunté par les députés siégeant à gauche.

Gustave essaya de se faufiler parmi les rangs des républicains fêtant allègrement la défaite de la France au vin de Champagne, préférant ainsi se vautrer dans un luxe pompeux, plutôt que de se soucier de l'honneur français. Une fois arrivé là, il essaya de se faire remarquer discrètement, et dit :
J'espère ne pas vous déranger messieurs.

Paul Delors te regarde, te dévisage et te dit :

Cadert? C'est bien ça votre nom?!

Emile Loubet confirme :

Oui c'est bien lui Paul, c'est le bonapartiste! Et observes, cet homme vient nous voir, tu te sens insulté? A vrai dire, je me sens personnellement insulter, il vient nous voir et nous demande si il nous dérange. Tu crois qu'il nous dérange?

Delors sourit et ajoute en riant :

Je crois bien qu'il nous dérange ... Treves de plaisanteries, l'ironie en ces temps terribles est bien la seule chose qui nous reste, bref, Cadert, que voulez vous?

Gustave sourit, et dit :
Eh bien, je viens vous faire une proposition, en effet, bien que nous ayons des opinions divergentes sur certains point, nous avons la même patrie, et j'ai remarqué par votre vote que vous vous souciez particulièrement de l'honneur de celle-ci, en ayant souhaité la suite de la guerre. Ainsi, j'estime que nous pourrions collaborer sur certains points, ainsi nous pourrions par exemple tous co-signer un article de presse sur la question de la guerre contre la Prusse, ne pensez vous pas ? Après tout, l'union fait la force.

Emile Loubet :

Oui, la question est interessante, et disserter sur le sujet ensemble pourrait apporter beaucoup, cependant, je ne vois pas l'interet des républicains de discuter avec un bonapartiste. Nous n'avons pas le meme but, et votre proposition est juste de récuperer les votes républicains au profit de la cause bonapartiste. Cela serait une grave erreur d'accepter, et je suis donc dans l'obligation de refuser votre projet. Cependant, proposez quelque chose, expliquez nous notre interet et nous reflechirons.